Décision du 13 septembre 1914. - Pouilly

*Discipline et tenue. – En parcourant hier, en auto, certains cantonnements du régiment, le lieutenant-colonel a constaté avec regret, que la tenue laissait déjà à désirer ; dans une compagnie (la 6^e), tous les hommes portaient encore le couvre-nuque alors que depuis le 9, l’ordre avait été donné de le supprimer ; beaucoup d’hommes regardaient le lieutenant-colonel sans saluer ; les recommandations faites à la décision du 12 n’étaient donc pas superflues, bien au contraire et la 6^e Cie. paraît ne pas en avoir eu connaissance ou ne les a pas appliquées.

*Le gouverneur de Dijon appelle l’attention des chefs de corps sur la tenue journalière des réservistes et territoriaux. On en rencontre beaucoup dont les effets, neufs il y a cinq semaines, semblent n’avoir jamais été nettoyés ; des pantalons notamment sont entièrement pourris par les taches de graisse. Une consigne sévère devra être donnée dans les quartiers, forts et cantonnements pour qu’aucun homme n’en sorte sans avoir été inspecté. Les ingrédients de propreté nécessaires seront mis à la disposition des hommes. Les chefs de corps y veilleront.

*Plantons. – Afin d’indemniser la CHR. des dépenses qu’elle fait pour la nourriture des plantons cyclistes, le lieutenant-colonel décide qu’en fin de mois et sans écritures, chacune des 12 compagnies versera à la CHR. une somme représentant l’indemnité de viande et l’indemnité journalière, soit 5 journées par compagnie ou 20 par bataillon, le service ayant commencé le 10 ; M. le commandant de la CHR. émargera les cahiers d’ordinaire.

*Médecins. – MM. les chefs de bataillon donneront des ordres pour que leurs médecins tiennent à la disposition des unités d’artillerie et du génie auxiliaires cantonnés avec eux dans les environs ; ils s’entendront avec les commandants de ces unités pour les heures de visite.

*Nouvelles relatives aux opérations militaires. – Les commandants d’armes, de forts ou de cantonnements et les chefs de corps ou de service sont invités à ne laisser afficher aucune nouvelle relative aux opérations militaires à moins qu’elle n’émane du gouverneur de la place.

*Correspondance en souffrance. – Les compagnies auxquelles appartiennent les soldats Désiré Peyron et Auguste Mestre feront retirer deux lettres recommandées arrivées à l’adresse de ces militaires et actuellement entre les mains du lieutenant-colonel. – Sont également en souffrance : un mandat télégraphique, en provenance de Toulon, à l’adresse de Martin François ainsi qu’une lettre venant d’Avignon pour Gassin Honoré.

*Vaguemestres. – Afin d’assurer parfaitement le tri de la correspondance, les vaguemestres devront être munis à l’avenir, du contrôle nominatif par lettre alphabétique des unités qu’ils desservent.

*MM. les chefs de bataillon enverront demain matin, après entente avec leur médecin et leurs commandants de compagnie les noms des hommes ou gradés malingres ou malades qui auraient été désignés, au séjour à Nice, comme devant rester à Avignon. Il résulte d’un état reçu hier du major que le nombre de ces hommes, qui, d’après les renseignements donnés par les médecins ne devait guère dépasser une soixantaine, s’élève à près de cent ; le lieutenant-colonel en conclut que plusieurs hommes, non désignés, sont descendus à Avignon.

*On recherche dans les compagnies le havresac avec effets, équipement et armes de Granier Apollinaire, de la 8^e compagnie.

Le lieutenant-colonel commandant le 118^e territorial. Signé : Nanta.