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118e RIT
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25 septembre 2005

Lettre du capitaine Monrozier le 25 septembre 1914. - Pouilly

[...] Voici ma dernière de Pouilly que nous allons quitter sans regret pour aller nous installer demain à Fontaine-lès-Dijon dans des conditions beaucoup plus confortables pour nos hommes ; ceci grâce à notre musique, laquelle a tellement séduit le gouverneur qu’il nous a accordé sans difficultés ce changement.

J’ai passé toute une matinée à préparer ce cantonnement. Je suis logé, ainsi que le colonel, dans une grande maison bourgeoise très confortable habitée par une vieille dame excessivement aimable, ce qui change singulièrement avec notre hôtesse actuelle. Comme genre d’habitation cela ressemble assez à celle des Charvais de Vaulx-Milieu, mais en beaucoup plus ancien.

Je vois dans les journaux d’aujourd’hui que le général Barret, commandant le 14ème corps d’armée est mis au tableau comme commandeur de la légion d’honneur. Cela confirme le bruit que le commandement du 14ème corps avait été enlevé au général Pouradier-Dutheil et il paraît que le général Barret s’en tire très bien puisqu’il est proposé pour commandeur. – Vu dans le même journal l’inscription du lieutenant Roman, frère de Lydie, au tableau de la légion d’honneur.

Une de vos précédentes lettres me parlait de la visite que vous aviez reçue des dames B., nos voisins, au cours de laquelle elles vous ont offert leur collaboration pour soigner les blessés, s’il y avait lieu. Si on vous donne de réels blessés, je crois qu’il n’y aurait pas lieu de négliger cette offre, l’entrée de la jeune fille au Vernay en ce moment ne pourrait donner lieu à aucune mauvaise interprétation. Bien entendu si on ne vous donne que des convalescents, il n’y aurait pas besoin de leur collaboration, un vieux gendarme serait préférable.

Il faut vous attendre d’ici quelques jours, ma chère Li, à lire d’heureuses nouvelles dans les journaux au point de vue militaire. Je ne pense pas que ça dépasse le 2 ou le 3 octobre d’après les renseignements qui nous viennent de l’état-major de Dijon. Je crois que les forces alliées arriveront à prendre un bon morceau des troupes allemandes actuellement en France.

J’ai répondu à Edouard Bourgoin lui disant que cette année, à l’arrière saison, nous pourrions bien chasser la grosse bête au lieu de chasser le perdreau.

As-tu reçu des blessés à Nivolas ? Comment sont-ils répartis ?

Je n’y vois plus, il est 18 h.

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