Lettre du capitaine Monrozier le 28 septembre 1914. - Fontaine

[...] Reçu ce matin votre lettre du 26 adressée chez Marie. J’ai par hasard envoyé un boy-scout chez Marie pour voir si elle n’avait pas de nouvelles de Joseph et elle lui a remis votre lettre. Ne croyez pas qu’en adressant chez Marie vos lettres, elles me parviendront plus tôt en cas de départ, c’est le contraire. Au contraire, lorsque nous changerons, sitôt arrivés à notre nouvelle destination (qui sera probablement sédentaire), le colonel télégraphiera au directeur des postes de Dijon, mais en toute sincérité, ma chère Li, je crois pouvoir vous affirmer que nous ne quitterons pas Dijon avant que les Allemands soient hors de France et je ne pense pas que la chose arrive avant la deuxième quinzaine d’octobre. Par conséquent, dormez tranquille jusque là.

Attendez-vous avant la fin de la semaine, à des nouvelles militaires excellentes au point de vue français.

Toujours pas de nouvelles de Joseph depuis l’unique carte reçue de lui en date du 18. J’ai reçu aujourd’hui une lettre de maman. [...]
Fontaine est à trois kilomètres de Dijon, à peu près comme Pouilly. Nous sommes très bien installés chez des gens très aimables. [...]