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118e RIT
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6 novembre 2005

Lettre du capitaine Monrozier le 6 novembre 1914

Aujourd’hui, journée agitée ; d’abord à 7h, revue des 17 voitures (sur 47) que nous avions à la date de ce matin, par le général ; il a trouvé qu’on ne nous servait pas trop bien ; enfin pourvu que ces voitures ne cassent pas, c’est tout ce que nous leur demandons : la question des harnachements sera encore plus compliquée que celle des voitures car cinq fois sur dix, les harnais réquisitionnés ne vont pas aux chevaux et c’est assez compliqué d’ajuster tout cela. Ce soir à partir de 13h j’ai circulé en voiture dans les environs pour évaluer des dégâts commis par la troupe et chercher des harnais. Je n’ai trouvé qu’un harnais double à bricole dans un château des environs ; il est dans le genre de celui que nous avions pour le grand break, mais en mieux. Je l’ai réquisitionné pour la somme de cent francs et je suis rentré il y a une heure les pieds gelés et tout imprégné d’un brouillard qui ne s’est pas élevé de toute la journée.

[...] Je pense que notre départ pourra s’effectuer aux environs de mercredi ; il est entendu que dès que je vous aurai prévenu par télégramme de ce départ vous m’écrirez au dépôt à Avignon jusqu’à ce que j’ai pu vous donner ma nouvelle adresse. A ce propos d’après une lettre reçue ce matin ici par un de nos sous-officiers, ce n’est pas à Dunkerque que le régiment est allé, c’est à Reims et il paraît qu’ils sont tous les matins réveillés par le bruit du canon. La source de cette information paraît plus certaine que celle que je vous donnais hier au sujet de Dunkerque mais, toujours rien d’officiel ! Je m’étais habitué à l’idée d’aller à Dunkerque, qui aurait été un pays nouveau pour moi, mais si c’est Reims qui est notre destination, j’aurais le plaisir de refaire connaissance avec cette ville que je n’ai plus revue depuis mes séjours au camp de Chalons en qualité de Saint-Cyrien.

Mon pied me paraît avoir fait beaucoup de progrès aujourd’hui ; je pense que demain il y aura encore un nouveau pas vers ce mieux et que je pourrai marcher presque sans boiter. [...]

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