Lettre du [lundi] 11 octobre 1915. 13 h.
Il semble que les évènements des Balkans, qui sont incontestablement un échec pour la politique de la quadruple entente, ont influé défavorablement sur l’offensive commencée et je crois que cette fois encore (opinion toute personnelle) elle ne prenne pas l’ampleur que j’espérais il y a seulement quinze jours. Alors je ne vois plus de fin à cette guerre que par l’épuisement en hommes et en argent des austro-boches et la perspective d’un 2ème hiver dans les mêmes parages est loin d’être réjouissante ; enfin, il en sera ce que le Bon Dieu voudra, mais, quelles dépenses formidables s’accumulent et quelle note à payer ! Aujourd’hui je ne suis pas au rose, vous devez vous en apercevoir, ma pauvre Li, mais c’est un point de vue général, car à notre point de vue particulier, je ne perds pas du tout ma confiance complète au sujet de l’après-guerre.