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118e RIT
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16 août 2005

Décision du 16 août 1914. - Beaulieu

*Armes déposées à l’hôpital. – Il est rappelé aux corps qu’ils doivent envoyer prendre à l’hôpital les fusils de leurs hommes malades.
*Aéronefs. – En vue de signaler et de combattre les aéronefs ennemis qui pourraient tenter de troubler les concentrations, les mesures suivantes seront prises de jour comme de nuit : 1° dans tous les trains en mouvement sera placé un wagon découvert occupé par un piquet de 25 hommes commandé par un officier ; des observateurs munis de jumelles signaleront l’apparition des aéronefs. – 2° pendant les débarquements, une unité de piquet ( compagnie, escadron, batterie ) sera portée sur un emplacement propice et avertie par des observateurs auxquels elle sera reliée. – 3° les commissions de gare régulatrice et les sous-commissions de réseau provoqueront, en vue d’assurer la protection des gares importantes la prise de mesures analogues par les différents commandants d’[...].
*Propreté des cantonnements. – De nombreuses plaintes étant parvenues à la place, sur le mauvais état des cantonnements, les commandants de compagnie devront veiller personnellement à leur bon entretien et réprimer les dégradations. Il importe, si le temps venait à se gâter, que les cantonnements soient tenus plus propres que jamais.
*Café consigné. – Le café de la Jeunesse tenu par M. Constantin à Villefranche, ayant vendu du vin à un prix supérieur au tarif fixé sera fermé pendant 4 jours.
*Repris de justice. – Les repris de justice, et autres gens sans aveu, seront mis en demeure de quitter la place de Villefranche sans délai. Dans le cas où ils ne se conformeraient pas à cette prescription, des mesures de rigueur seront prises à leur rencontre.
*Domestiques dans les établissements publics. – Les antécédents de bonnes employées dans les établissements publics seront examinés très sérieusement. Elles ne pourront servir qu’après autorisation du commissaire de police. La prostitution clandestine sera réprimée de façon très sévère et dans le cas où il serait établi qu’un débit de boissons donne asile à une ou plusieurs femmes de mœurs faciles, la fermeture de l’établissement sera prononcée d’office par le commissaire de police, en vertu de la délégation du commandant de la place, lui donnant à ce sujet plain pouvoir. Le commissaire de police rendra compte néanmoins le cas échéant au rapport journalier de la place.
*Ouverture et fermeture des cafés. – Dans la journée, les cafés, bars, marchands de vins, etc. sont consignés à la troupe : de 6 heures à 9 heures et de 14 heures à 18 heures pour la place de Beaulieu, fermeture à 9 h. 30 tous les soirs.
*Cuisines. – MM. les chefs de bataillon donneront les ordres nécessaires pour que, malgré la pluie, les cuisines puissent fonctionner sans inconvénient ni pour les denrées, ni pour les hommes ; les mettre par conséquent à l’abri, ou construire, avec des branchages, des auvents, etc.
*Tenue. – Le lieutenant-colonel a rencontré hier, sur la route de Monaco, de nombreux hommes du régiment qui, non seulement étaient pour la plupart, en tenue débraillée, mais dont beaucoup même portaient leur veste sur leur bras ; bien rares étaient ceux qui saluaient. Il faut absolument que cet état de choses cesse et que les hommes se mettent bien dans la tête, qu’ils sont maintenant des soldats, c'est-à-dire des hommes soumis à la discipline militaire et non de braves bourgeois en villégiature à Beaulieu. Nous sommes en état de guerre et les lois et règlements militaires doivent être appliqués et exécutés bien plus rigoureusement encore qu’en temps de paix. A l’avenir tout homme qui sera signalé ou rencontré en tenue débraillée, sera de prison ; la veste ou la capote déboutonnée ne seront tolérées que pour les corvées, dans l’intérieur des cantonnements où les hommes peuvent même être en bras de chemise ; mais dès que l’homme se présente dans la rue, il doit avoir l’aspect d’un soldat et par conséquent une tenue irréprochable. Pour accentuer ces mesures, les hommes prendront le ceinturon et l’épée-baïonnette, s’ils sortent des limites du cantonnement.
Enfin, le service de jour commandera 4 sous-officiers, dont un adjudant qui seront chargés de veiller à la tenue et donneront les noms des hommes rencontrés débraillés.
*Officiers. – Aujourd’hui de 17 h. à 18 h. réunion des officiers au bureau du colonel.
*Exercices. – Depuis huit jours que le régiment est cantonné à Beaulieu, les hommes ont dû être remis en mains, à tous les points de vue, par leurs commandants de Cie., il importe maintenant de se préoccuper uniquement du but à atteindre, c'est-à-dire de la guerre et de la victoire ; les exercices commenceront donc dès demain très intensifs pour hâter l’entraînement des hommes et développer leur instruction militaire. Demain, lundi, exercices à rangs serrés pour les 3 bataillons ; école de section, puis école de compagnie si le terrain le permet ; le matin de 5 h. 30 à 8 h. 30 ; le soir de 15 h. à 18 h. ; ces heures pourront être modifiées par le lieutenant-colonel, si la température change.
Mardi. – Exercice en ordre dispersé au terrain de manœuvres du cap Ferrat pour le 1er Bon. ; départ 5 h. – rentrée 8 h. 30. Marche pour le 2e Bon. ; départ 4 h. rentrée 8 h. 30 : itinéraire fixé par le chef de Bon., environ 16 kilomètres.
Exercice en ordre serré pour le 3e Bon. qui disposera par conséquent de tout les emplacements des 1er et 2e bataillons.
Pour tous les exercices, à l’avenir, tenue de campagne complète le matin, veste le soir, sans sac ; les clairons et tambours du Bon. qui exécute la marche militaire marcheront avec leur Bon. ainsi qu’un médecin-auxiliaire et un infirmier.
Il est bien entendu que, pour le Bon. qui manœuvre au cap Ferrat, aussi bien que pour celui qui exécute la marche, tout le monde doit être présent, sauf les employés absolument indispensables. Une situation de prises d’armes sera donnée au chef de bataillon pour chaque compagnie ; ces situations seront ensuite remises au lieutenant-colonel, au retour de l’exercice.
*Poste de Leuza. – Le lieutenant-colonel a visité hier le poste de Leuza qu’il a trouvé dans un état de saleté tellement repoussant que les hommes étaient obligés de coucher dehors ; d’ailleurs les abords du poste étaient au moins, aussi sales que l’intérieur. Le sergent, chef de poste, a donné, comme excuses aux observations qui lui étaient faites, qu’on lui avait passé le poste aussi sale ; cette réponse est bête et montre de la part des deux gradés qui jusqu’à hier ont occupé Leuza, combien ils s’occupent peu du bien être de leurs hommes ; ils seront punis chacun de 15 jours d’arrêts simples. Le lieutenant-colonel profite de cet incident pour prévenir tous les gradés qui ne sont pas à la hauteur de leurs fonctions, qu’il les cassera sans pitié, pour les remplacer par d’autres, plus intelligents et plus actifs.
*Deuxième bataillon de jour du 16 au 17 août.
*Ce soir musique de 30 à 21 h. ; appel à 21 h. 30.
*Les compagnies remettront demain matin à 8 h. 30 au bureau du colonel l’état des effets qui leur seraient nécessaire pour achever d’habiller les hommes non encore pourvus de tous leurs effets ( vestes, pantalons, etc. )
*
Ordre du régiment n° 3
Sont nommés adjudants les sous officiers dont les noms suivent, pourvus du brevet d’aptitude au grade de chefs de section.

Manen

Sergent

à la 1re Cie.

Chanu

Sergent

à la 2e Cie.

Palmier

Sergent

de la 2e Cie.

à la 3e Cie.

Courbet

Sergent

de la 6e Cie.

à la 4e Cie.

Brémond

Sergent

à la 5e Cie.

Coquet

Sergent-major

de la 7e Cie.

à la 8e Cie.

Michel

Sergent

de la 10e Cie.

à la 9e Cie.

Rey

Sergent

à la 10e Cie.

Trouillet

Sergent

de la CHR.

à la 11e Cie.

Sube

Sergent

de la 6e Cie.

à la 12e Cie.

Ces nominations dateront du 16 août 1914.
Beaulieu-sur-Mer, le 16 août 1914, le lieutenant-colonel commandant le 118e territorial.
Signé : Nanta.

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