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118e RIT
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21 février 2006

Décision du 21 février 1915. - Verzenay (le 20 néant)

*Départ. – Trahi par ses forces, le lieutenant Belin, malgré son énergie et sa volonté est obligé de quitter le front pour rentrer au dépôt. En se séparant de ce collaborateur si dévoué, de cet ami fidèle, qui depuis le début de la campagne n’a pas cessé, avec un zèle et une abnégation continues, de se consacrer tout entier à la tâche ardue et ingrate de l’administration du corps, le lieutenant-colonel personnellement et sur d’être l’interprète du 118e, lui dit bien haut combien son départ sera regretté de tous ; nos souhaits, nos vœux l’accompagnent avec l’espoir que sa santé ébranlée se rétablira ; le lieutenant Belin emporte avec lui l’affection de tout le régiment, du colonel en particulier.

*Malades. – Hier matin, 27 hommes de la 6e compagnie, désignés pour les travaux de 2e ligne, se sont fait porter malades et, sur ce nombre, 21 n’ont pas été reconnus. Il y a là un acte d’indiscipline qui ne se renouvellera pas, parce que, en présence de l’ennemi, il peut être considéré comme un acte de lâcheté et d’abandon de poste, en troupe, crime puni de mort pour le plus ancien ou le chef de la troupe, et des travaux publics pour les autres. Sur la demande du chef de bataillon, le colonel veut bien, aujourd’hui, user d’indulgence et fermer les yeux ; mais c’est la première et la dernière fois. Il faut que les officiers, les gradés, les hommes se mettent bien dans la tête (et beaucoup semblent encore ne pas s’en douter) que nous sommes en guerre, et qu’en guerre, il n’y a que des devoirs et pas de droits.

Ce n’est pas parce qu’un homme est dans un repos relatif à Verzenay, qu’il peut se croire autorisé à manquer à un travail  commandé tel qui, après 25 jours de tranchées estime qu’il est en droit d’avoir un repos, se trompe étrangement, car si les chefs ont le devoir eux, de veiller à la santé et au bien être des hommes qui doivent leur donner la Victoire, ils ont aussi, dans certaines circonstances, le droit d’exiger d’eux, même au prix des plus grands sacrifices, le maximum absolu d’efforts. La Victoire c’est le but que nous cherchons tous, officiers et soldats, et que nous aurons certainement et les moyens que nous emploierons pour atteindre ce but sacré, c’est l’abnégation, la souffrance de tous les instants, même au prix de notre santé et de notre vie. Il faut que les officiers donnent l’exemple, causent avec leurs hommes, qui ne sont plus des enfants et comprendront toutes ces choses si on leur montre, en termes émus et partant du cœur la beauté du sacrifice qu’on attend d’eux, et qui se résume, encore une fois en ces seuls mots : à la guerre, il n’y a pas de droits, il n’y a que le devoir.

*Les billets de banque belges pourront être échangés au bureau de M. le payeur divisionnaire, par l’intermédiaire des officiers payeurs jusqu’au 24 février inclus.

*Ordre général n° 346

Le général Blondlat, commandant la division du Maroc, cite à l’ordre des troupes de la division : Ferbert Léon, Louis, sergent au 4e régiment de tirailleurs : « Sergent plein d’entrain et de courage ; a été tué le 17 février en plaçant des défenses accessoires en avant des tranchées avancées. Déjà cité à l’ordre de la division à la suite du combat du 30 août. »

Verzenay, le 19 février 1915.

Le général commandant la division du Maroc. Signé : Blondlat.

*Félicitations au régiment. – Le lieutenant-colonel est heureux de faire connaître au régiment, qu’appelé hier par M. le général Mazel, commandant le secteur de Reims, il a reçu de cet officier général les plus grands éloges sur la tenue, l’attitude du 118e et les services qu’il rend dans la division marocaine : « Tous sont d’accord ici, a ajouté le général, pour reconnaître que le 118e est un régiment modèle et je suis heureux de vous en complimenter. »

*Félicitations au caporal Pochy. – Le général commandant la division du Maroc félicite le caporal Pochy du 118e territorial qui a inventé un nouveau modèle de chausse-trappe. Des spécimens de ces arceaux à pointe sont en construction et seront mis à l’essai devant nos tranchées de 1re ligne ; une copie du présent rapport et la lettre du général sont adressés au caporal Pochy.

*Service religieux. – Demain matin à 7 heures, un service religieux sera dit à l’église pour le 118e. – Les hommes et gradés qui ne sont pas de service pourront y assister.

*Aéroplanes. – Il est rappelé que tous les hommes doivent rentrer dans les maisons ou abris lorsqu’un aéroplane survole les cantonnements. Ces prescriptions ayant été perdues de vue, le général de division prescrit qu’un clairon sera dorénavant attaché à la section de tir contre les aéroplanes et donnera, en se tournant vers la ville, 3 coups de langue longs dès qu’un avion sera signalé ; à ce signal tout le monde devra rentrer dans ses cantonnements.

*Harnachements. – Dans le courant de la semaine, MM. les chefs de bataillon passeront l’inspection du harnachement de leur convoi et rendront compte du résultat de cette inspection, pour vendredi 26 février.

*Punitions. – C........ Jean, S........ Martin, soldats, 2e compagnie : 15 jours de prison dont 8 de cellule % du lieutenant-colonel commandant le régiment : « Arrivant avec un détachement de renfort, se sont présentés en état d’ivresse. » – B......, soldat, 9e compagnie, 4 jours de salle de police % du lieutenant Barcilon : « Arrivé un quart d’heure en retard au rassemblement de la corvée de tranchées et puni pour ce, de 2 jours de travail supplémentaire a répondu : « Oui, mais il y a le médecin. » punition changée en 4 jours de prison % du capitaine commandant la compagnie et portée à 8 jours % du lieutenant-colonel commandant le régiment. – S....... Clair Joseph, soldat 6e compagnie : 2 jours de prison % du capitaine commandant la compagnie : « S’est présenté à la visite ; mis en observation à l’infirmerie a été reconnu non malade. », punition augmentée de 6 jours % du lieutenant-colonel commandant le régiment. – Le soldat S........ passe à la 11e compagnie à la date de demain ; il sera dirigé dès aujourd’hui, après la soupe du matin, sur sa nouvelle unité.

*Mutation. – Le soldat Bonnaud Gustave, cl. 1899 de la 6e compagnie passe à la CHR. comme téléphoniste en remplacement de Remusant passé ordonnance de M. le lieutenant Chomette.

*Chevaux. – Le lieutenant-colonel rappelle à MM. les chefs de bataillon la note de la décision du 26 janvier relative à l’entretien des chevaux qui est toujours insuffisant. La 10e compagnie notamment a renvoyé à Verzenay un cheval dans un état de délabrement tel que cet animal devra probablement être abattu.

Le lieutenant-colonel commandant le 118e territorial. Signé : Nanta.

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