Décision du 25 septembre 1914. - Pouilly

*Taux des rations de viande. – Le général gouverneur de Dijon a constaté que dans quelques compagnies la ration de viande n’atteignait pas le poids sur lequel est établie la prime de viande. Cette prime ayant été fixée exceptionnellement par M. le ministre au prix du marché, la diminution de la ration est inexplicable. En conséquence les chefs de corps tiendront la main à ce que dans toutes les compagnies, la ration de viande ne descende pas au dessous de la quantité réglementaire de 350 grammes.

*Indemnité aux troupes en marche. – Les unités mobilisées, affectées à la garnison de défense de Dijon et les auxiliaires de place forte percevront l’indemnité aux troupes en marche à partir du jour inclus où elles se sont établies en cantonnement dans les secteurs de la place. En ce qui concerne les unités ayant fait mouvement par voie ferrée, cette indemnité ne sera due qu’à partir du lendemain du dernier jour où les vivres de débarquement ont été consommées, c'est-à-dire le 11 septembre.

*Mitrailleuses. – Les 115^e et 118^e régiments d’infanterie territoriaux feront toucher le 25 septembre, à 8 heures, au parc d’artillerie de Dijon, chacun trois sections de mitrailleuses fixes, à raison de une section par bataillon. Ces sections de mitrailleuses serviront à la défense des secteurs dans lesquels se trouvent cantonnées les unités. Un approvisionnement de 1 500 cartouches à blanc sera touché par section en même temps que les pièces.

*Boni. – Le gouverneur a demandé l’état des bonis ; d’après les renseignements qui sont fournis au lieutenant-colonel, les bonis du 118^e s’élèvent à une somme beaucoup trop élevée qui donne une moyenne de 3,45 francs par homme ; il est donc possible qu’un prélèvement soit fait sur les bonis excessifs du 118^e au bénéfice d’autres corps moins riches et si cette opération a lieu, la faute en incombera tout entière aux commandants de Cie. qui se montrent trop parcimonieux, non pas pour la nourriture, mais pour le vin. La ration de viande doit toujours être au minimum de 350 grammes par homme et avec les bonis existants il faut donner ¼ de vin par jour. Le lieutenant-colonel n’a pas voulu jusqu’ici intervenir dans cette question, mais si les bonis venaient encore à augmenter, il n’hésiterait pas à donner l’ordre de distribuer, à des dates qu’il fixerait, du vin aux hommes ; il y a d’autant plus lieu d’améliorer l’ordinaire que le rappel de l’indemnité des troupes en marche va encore mettre à la disposition des capitaines une somme assez considérable.

*Mitrailleuses. – Le régiment ayant touché ses trois sections de mitrailleuses, les sections de mitrailleurs rejoindront leurs bataillons aujourd’hui dans l’après-midi et seront respectivement mises en subsistance dans les premières compagnies des bataillons (petit état-major) à la date du 26, sauf pour le 2^e bataillon où elle sera prise provisoirement par la 7^e Cie. La nourriture de ces hommes sera assurée par la CHR. pour toute la journée du 25 courant. Les chefs de Bon. donneront des ordres pour que chacun de ces détachements trouve à son arrivée un cantonnement prêt et un local fermant à clef pour abriter son matériel. Les sections de mitrailleuses resteront pour la discipline, l’instruction sous la direction immédiate du chef de bataillon qui seul leur donnera des ordres.

*Cantonnement de l’état-major du 3^e secteur. – Le général gouverneur a décidé que l’état-major du régiment et par suite le commandement du 3^e secteur seraient transférés à la date du 26 courant à Fontaine-lès-Dijon ; en conséquence, samedi 26 à partir de midi, tous les plis, lettres, plantons, etc. seront dirigés sur Fontaine-lès-Dijon où sera rendu à la même heure, le lieutenant-colonel avec la musique, les sapeurs, clairons et tambours et la CHR.

*Cartes. – Remise est faite aux officiers de cartes d’état-major des environs de Dijon.

*Cadres et vacances. – Le lieutenant-colonel a préparé un ordre du régiment qui paraîtra dans 2 ou 3 jours ; il y a pénurie de sergents, environ 7 ou 8 ; si des compagnies ont des sujets les présenter d’urgence demain ; mais ne pas proposer de caporaux nommés le 21 août dernier et qui ont dû être rejetés comme n’ayant pas l’ancienneté voulue. Vu la faiblesse des effectifs, les caporaux ne seront complétés qu’à 12 par compagnie.

Dès que les Cies. seront en possession de cet ordre, elles adresseront pour le mercredi 30 au lieutenant-colonel, un état des vacances de tous grades (¼ de feuille) indiquant nominativement les gradés à remplacer, en y comprenant ceux employés en dehors de la compagnie, mais comptant à l’effectif, tels que musiciens, approvisionnement, secrétaires, etc. Les sections de mitrailleuses comptent en dehors de l’effectif des compagnies, aussi bien en cadres qu’en hommes et sont rattachées à une compagnie de leur bataillon ; il n’y a donc pas lieu de s’en occuper ; les chefs de bataillon fourniront le même état de vacances, s’il y a lieu, pour le petit état-major de leur bataillon et la section de mitrailleuses.

*Propositions pour l’avancement. – Le gouverneur de Nice fait connaître au lieutenant-colonel à la date d’avant-hier, que le dossier des propositions pour l’avancement, en faveur d’officiers et sous-officiers du régiment, faites à la date du 11 août a été égarée. Ce fait est extrêmement regrettable à tous les points de vue. Le gouverneur de Dijon, informé, prescrit de fournir de nouvelles propositions. En conséquence, les compagnies des intéressés adresseront pour après-demain dimanche 27, au lieutenant-colonel, les nouveaux états de service.

Savoir : 9^e Cie. capitaine de Lavalette – médecin major Henry – adjudant Nave ; 10^e Cie. adjudant-chef Broc ; 6^e Cie. adjudant Tallier ; 1^re Cie. adjudant-chef Delpech – adjudants Milhe et Goumarre ; 7^e Cie. médecin auxiliaire Platon – adjudant Sabon ; 4^e cie. adjudant Fioux ; 5^e Cie. adjudant Brémond ; CHR. médecin auxiliaire major Fabre – médecin auxiliaire Clavel.

*Tailleurs et cordonniers. – Par suite du départ de 1 200 hommes pour la 21^e région, certaines compagnies se trouvent privées de tailleur et cordonniers ; après-demain 27 courant, les Cies. fourniront un état de ces ouvriers, existant ou manquant ; il y a là une question de solidarité qui exige que chacun dise l’exacte vérité de façon à ce qu’on puisse, si possible, pourvoir chaque Cie. de ce qui lui manque à l’aide des excédents d’une autre ; donc s’il y a, dans une unité 2 ou 3 tailleurs ou cordonniers, les porter loyalement.

*Hiver. – En prévision d’une campagne très probable d’hiver, le lieutenant-colonel engage tous les militaires du régiment à profiter de leur séjour à Dijon, ville de ressources, pour se munir de tous les effets qui peuvent leur être utiles au moment des grands froids.

*Punition levée. – Entendu le capitaine commandant la 11^e compagnie, la punition de prison infligée au vélo C.......r est levée.

Le lieutenant-colonel commandant le 118^e territorial. Signé : Nanta.